Lorsqu’il raconte les déboires domestiques de Don Pasquale,Gaetano Donizetti signe l’un de ses opéras les plus aimés, et nous amuse. Le réjouissant quatuor de personnages vient tout droit de la commedia dell’arte : le vieux barbon Don Pasquale épouse l’espiègle Norina, qui a des vues sur Ernesto, son amoureux transi ; l’occasion rêvée pour une belle sérénade. C’est l’habile docteur Malatesta qui reprend le flambeau d’Arlequin ; son plan fonctionne et l’agnelle se métamorphose en dragon. Et voilà une gifle qui a frappé autant le vieux mari que les esprits de l’époque !
Cette folle comédie n’est pas dénuée d’émotions et on finit par être touché par un Don Pasquale berné et dépassé par le monde moderne, et somme toute très humain. La caricature glisse vers la satire sociale. Après deux siècles d’Opéra bouffe, en voici l’apogée en 1843, mais un souffle de modernité complexifie ses contours, et Donizetti fait de ses personnages ses contemporains, pour que son public s’identifie à eux.
Le metteur en scène Tim Sheader nous tend aussi un miroir, avec sa vision très divertissante inspirée de nos séries télévisées du moment, le rôle-titre succombe aux sirènes du jeunisme, en grand patron de l’entreprise qui porte son nom. Cela fait plus de vingt ans que Don Pasquale n’a pas été donné à
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Lorsqu’il raconte les déboires domestiques de Don Pasquale,Gaetano Donizetti signe l’un de ses opéras les plus aimés, et nous amuse. Le réjouissant quatuor de personnages vient tout droit de la commedia dell’arte : le vieux barbon Don Pasquale épouse l’espiègle Norina, qui a des vues sur Ernesto, son amoureux transi ; l’occasion rêvée pour une belle sérénade. C’est l’habile docteur Malatesta qui reprend le flambeau d’Arlequin ; son plan fonctionne et l’agnelle se métamorphose en dragon. Et voilà une gifle qui a frappé autant le vieux mari que les esprits de l’époque !
Cette folle comédie n’est pas dénuée d’émotions et on finit par être touché par un Don Pasquale berné et dépassé par le monde moderne, et somme toute très humain. La caricature glisse vers la satire sociale. Après deux siècles d’Opéra bouffe, en voici l’apogée en 1843, mais un souffle de modernité complexifie ses contours, et Donizetti fait de ses personnages ses contemporains, pour que son public s’identifie à eux.
Le metteur en scène Tim Sheader nous tend aussi un miroir, avec sa vision très divertissante inspirée de nos séries télévisées du moment, le rôle-titre succombe aux sirènes du jeunisme, en grand patron de l’entreprise qui porte son nom. Cela fait plus de vingt ans que Don Pasquale n’a pas été donné à l’Opéra de Lausanne, qui accueille pour la première fois le chef spécialiste de ce répertoire Giuseppe Grazioli.
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